La qualité de l'image finale est limitée par le maillon le plus faible de la chaîne qui relie les photons entrant dans votre télescope au poster de planète sur votre mur.
Le plus faible de ces maillons est l'atmosphère, et, à moins d'avoir
acheté une navette spatiale aux enchères, vous ne pouvez pas y
remèdier.
Le mieux que vous puissiez faire pour limiter la turbulence
atmosphérique, est d'éviter la proximité de bâtiments, et d'observer
sur votre pelouse.
Le second maillon faible est votre instrument, c'est un nid à
problèmes.
Je ne traiterai que les points les plus importants :
Le maillon suivant, est le système d'amplification optique (rien,
barlow, projection oculaire, ...) qui forme l'image sur le
détecteur.
Pour obtenir toute l'information que votre télescope est censé
fournir, le détecteur doit avoir une fréquence
d'échantillonnage au
moins deux fois égale à la plus haute fréquence de l'image (théorème
de Shannon).
Cela signifie que la taille du pixel doit être inférieure à la moitié
du diamètre de la tache d'Airy sur le plan où se forme l'image. En
d'autre termes, il faut utiliser un rapport focale sur diamètre supérieur
à f/D = 3.44 x p où p est la taille
du pixel de votre webcam, en micromètres. Ex : pour une ToUcam
avec des pixels de 5.6 µm le système optique doit avoir un
f/D résultant supérieur à 19.
Tout ceci n'est pas que de la théorie ennuyeuse ; je rechignais à
utiliser la projection oculaire pour mes premiers essais de webcam,
j'ai utilisé une lentille de barlow qui me donnais un f/D de 9, et les
résultats étaient encourageants... Le jour (Euh non ! la nuit) où
j'ai commencé à utiliser la projection oculaire pour atteindre f/D=20,
j'ai regretté le temps perdu a acquérir des images moyennes !
Tout ceci ne doit pas faire oublier qu'il faut garder un temps
d'exposition suffisament court pour figer la turbulence (1/20 sec
au plus lent). Il peut donc parfois être nécessaire de trouver un
compromis.
Ce n'est pas tout d'avoir le bon agrandissement, l'image doit être
très précisément mise au point.
L'arantèle mondiale est pleine de conseil sur ce point. Je n'ai pas de
méthode préférée. Tout ce que je peux dire est que ce n'est pas facile,
et de toute première importance.
Le dernier maillon est la webcam.
Pour transférer des images de taille raisonnable à un taux de
rafraîchissement élevé à travers une liaison USB®, la webcam
compresse les images avec quelques pertes. Ces pertes ne sont pas du
bruits aléatoire, elles forment des artefacts qui sont amplifiés par
les traitements.
Pour éviter cela, il faut utiliser le plus faible taux de
rafraîchissement de la webcam (j'utilise 5 Hz) et, si vous pouvez
vous permettre d'augmenter encore votre focale résultante, une taille
d'image plus petite.
Une autre possibilité que j'étudie de près, est d'utiliser une webcam FireWire®.
Si vous maîtrisez tous les points décrits ci dessus, vous
n'aurez aucun problème à obtenir d'excellentes images planétaires.
Au contraire, si vous n'en tenez pas compte, aucun logiciel ne pourra
vous venir en aide.